I. Avant Propos▲
Le cours qui suit s'applique à Interbase V 6.0.1. Le fonctionnement n'est pas garanti avec Interbase 7.0 et Firebird. Mais connaissant la bonne compatibilité ascendante de ces deux logiciels, je pense que ce qui suit devrait parfaitement fonctionner. Vos remarques à ce sujet sont les bienvenues.
Les exemples de ce cours sont effectués sur la base employee, fournie normalement avec Interbase. Le schéma de cette base est fourni en annexe 1 (Sous Windows avec une installation classique, elle se trouve dans le répertoire C:\Program Files\Borland\InterBase\Examples\Database)
La compréhension de ce tutoriel implique de connaître les bases de la programmation (notion de variable, de paramètres, d'itération, de condition…) et celles du SQL (allez donc faire un tour sur https://sqlpro.developpez.com/).
Je remercie particulièrement Frédéric Huet (Barbibulle) pour toutes les fois où il m'a dépanné et pour sa relecture attentive de ce tutoriel. Sans lui, les procédures stockées seraient restées fort mystérieuses pour moi.
Merci également à Jean-Marc Rabilloud pour ses remarques constructives.
N'hésitez pas à me faire part de vos remarques et commentaires pour améliorer ce cours.
II. Introduction : Pourquoi les procédures stockées ?▲
Une procédure stockée est, comme son nom l'indique, une procédure manipulant des données(1) écrite dans un langage procédural souvent spécifique au SGBD qui est stockée dans la base de données.
- Une procédure stockée est plus rapide à utiliser : elle utilise la puissance du serveur, généralement mieux pourvu que le poste client.
- Elle soulage le trafic réseau puisque tout le traitement se fait sur le serveur. Seule la requête navigue du client vers le serveur et le résultat, si besoin, du serveur vers le client.
- C'est un mode de partage des tâches d'un développement. On peut ainsi écrire les codes de traitement des données dans la base puis (ou parallèlement) l'IHM dans son langage préféré. L'inconvénient d'écrire du code métier au cœur de la base de données est évidemment que l'application n'est plus indépendante du SGBD, mais présente des avantages de performance certains (essayez, vous n'en reviendrez pas).
- Un autre avantage est que la mise à jour d'une procédure stockée permet à tous les clients(2) de la base de données, quels qu'ils soient (Client-Serveur, Web, etc…), de bénéficier de cette mise à jour. Exemple, j'écris une procédure stockée pour connaître le prix d'un article dans une gestion commerciale. Si les règles changent, je modifie cette procédure stockée et tous les clients de l'application en bénéficient. Si les paramètres d'appel et de sortie de la procédure stockée ne changent pas, mes clients n'ont même pas besoin d'être modifiés.
III. La première procédure stockée▲
III-A. Création de la procédure stockée▲
Nous désirons connaître le nombre d'employés et le nombre de ceux pour lesquels la colonne phone-ext est renseignée.
Le SQL qui va nous permettre d'écrire ceci est :
SELECT COUNT(PHONE_EXT), COUNT(EMP_NO) FROM EMPLOYEE ;Et interbase, dans sa grande bonté et avec sa célérité habituelle, nous répond :

Si nous voulons stocker ce traitement sous la forme d'une procédure stockée, nous écrirons donc dans ISQL :
Set term ^ ;
CREATE PROCEDURE MA_PREMIERE_PS
RETURNS (
NBRETEL INTEGER,
NBREEMP INTEGER)
AS
BEGIN
SELECT COUNT(PHONE_EXT), COUNT(EMP_NO) FROM EMPLOYEE
INTO
:NBRETEL,
:NBREEMP;
SUSPEND;
END ^
Set term ;^Ce qui précède mérite quelques explications :
Set term ^ ;Afin que les points-virgules qui parsèment notre procédure ne soient pas interprétés comme un séparateur de deux instructions SQL , il faut indiquer à Interbase que le séparateur ne sera plus le point-virgule, mais le ^.
Dans le cas contraire, nous obtiendrons le message :
Dynamic SQL Error
SQL error code = -104
Unexpected end of commandIndiquant qu'InterBase a quelques difficultés à s'y retrouver.
Nous écrivons ensuite notre procédure stocke. L'écriture doit être vue comme une seule et même instruction SQL, d'où l'intérêt de l'instruction qui précède. La fin de l'instruction se fait par le nouveau séparateur ^.
Enfin, l'instruction
Set term ;^Remet le point-virgule comme séparateur.
Intéressons-nous maintenant à la définition de la PROCÉDURE STOCKÉE proprement dite :
L'instruction
CREATE PROCEDURE MA_PREMIERE_PS
...entraîne la création d'un nouvel objet dans la base.
À noter que l'instruction la plus courte pour créer une procédure stockée serait :
Set term ^ ;
CREATE PROCEDURE FAIT_RIEN
AS
BEGIN
EXIT ;
END ^
Set term ;^qui crée une procédure stockée qui ne fait… absolument rien.
III-B. Suppression d'une procédure stockée▲
La suppression d'une procédure stockée se fera par l'instruction :
DROP PROCEDURE FAIT_RIENInstruction qui ne réussira que si la procédure stockée Fait_rien n'est pas utilisée ailleurs dans la base -dans une autre procédure stockée par exemple-, car InterBase conserve dans ces tables système la référence de toutes les procédures stockées (et de tous les autres objets) utilisées.
III-C. Utilisation d'une procédure stockée▲
L'utilisation d'une procédure stockée qui renvoie des valeurs se fait par l'instruction :
SELECT Champ1, Champ2, etc. FROM NomdelaProcédureStockéeOu champ1 et champ2 correspondent à des paramètres de retour de la procédure stockée.
Il est à noter que l'instruction
select * from fait_rien
SQL error code = -84
procedure FAIT_RIEN does not return any valuesce qui s'explique puisque la procédure stockée ne renvoie aucune valeur.
À l'inverse, l'instruction
select nbretel, nbreemp from ma_premiere_psrenvoie bien un résultat correct.
Si cette procédure utilise des paramètres, on les spécifiera entre parenthèses, séparés par des virgules
select nbretel, nbreemp from ma_premiere_ps(1,2)Pour utiliser une procédure stockée qui fait des traitements, mais ne renvoie rien, on pourra utiliser l'instruction
Execute procedure NomdelaProcédureStockéeQui exécutera les instructions de la procédure stockée sans rien renvoyer(3).
Si cette procédure utilise des paramètres, on les spécifiera SANS parenthèses après le nom de la procédure, séparés par des virgules
Execute procedure NomdelaProcédureStockée 1,2IV. Règles de base pour écrire une Procédure Stockée▲
- On peut utiliser toutes les instructions de manipulation de données (Select, Insert, Update, Delete…), mais l'utilisation de langages de définition de données (Create, Alter) pour modifier la structure de la base n'est pas possible dans une procédure stockée.
- On ne peut pas utiliser de domaines dans les définitions de paramètres et de variables.
- La commande SET Generator n'est pas utilisable dans une procédure stockée.
- Les variables doivent toujours être déclarées (soient comme paramètres d'entrée, de sortie ou de variables).
- Les instructions sont séparées par des points-virgules (BEGIN et END ne sont pas des instructions).
- Le code d'une procédure stockée commence par une partie déclarative et est suivi par une partie procédurale située entre un Begin et un End.
- Les commentaires doivent être placées entre /* */. Un commentaire ouvert doit être fermé.
- Le retour à la ligne n'est pas une fin d'instruction.
- On ne peut pas faire de SQL Dynamique (ce qui, à ce qu'on m'a dit, serait possible dans Firebird 1.5).
Cette partie utilise comme exemple la procédure stockée DEPT_BUDGET (qui se trouve dans la base Employee) et qui est la suivante :
CREATE PROCEDURE DEPT_BUDGET (
DNO CHAR (3))
RETURNS (
TOT NUMERIC (18, 2))
AS
DECLARE VARIABLE sumb DECIMAL(12, 2);
DECLARE VARIABLE rdno CHAR(3);
DECLARE VARIABLE cnt INTEGER;
BEGIN
tot = 0;
SELECT budget FROM department WHERE dept_no = :dno INTO :tot;
SELECT count(budget) FROM department WHERE head_dept = :dno INTO :cnt;
IF (cnt = 0) THEN
SUSPEND;
FOR SELECT dept_no
FROM department
WHERE head_dept = :dno
INTO :rdno
DO
BEGIN
EXECUTE PROCEDURE dept_budget :rdno RETURNING_VALUES :sumb;
tot = tot + sumb;
END
SUSPEND;
ENDIV-A. Partie Déclarative▲
Cette partie est appelée « header » dans la documentation officielle d'Interbase.
Examinons l'entête de
CREATE PROCEDURE DEPT_BUDGET (
DNO CHAR (3))
RETURNS (
TOT NUMERIC (18, 2))
AS
DECLARE VARIABLE sumb DECIMAL(12, 2);
DECLARE VARIABLE rdno CHAR(3);
DECLARE VARIABLE cnt INTEGER;Cette procédure stockée a un paramètre d'entrée (DNO) défini en CHAR(3) et renvoie la valeur TOT définie en NUMERIC (18,2)
Pour la définition des types de données, je vous renvoie au chapitre «Specifying Datatypes » du « data définition guide » de la documentation d'InterBase.
On a ensuite trois variables qui vont être utilisées dans la partie procédurale.
IV-A-1. Paramètre d'entrée▲
Un paramètre d'entrée est une information nécessaire au traitement de la procédure stockée.
Par exemple, la procédure stockée citée plus haut prend un numéro de département en paramètre, numéro qu'elle va utiliser pour sélectionner les données nécessaires au calcul.
IV-A-2. Paramètre de sortie▲
Les paramètres de sortie sont les informations que renvoie la procédure stockée à l'appelant après traitement.
À l'inverse d'une fonction ou d'une procédure écrite dans un langage de programmation traditionnel (Pascal, C, Visual Basic…), les paramètres de sortie peuvent être renvoyés plusieurs fois avec des valeurs différentes.
Je vous invite à consulter le paragraphe « Renvoi d'informations avec Suspend » page 17 pour mieux comprendre à quoi correspond et comment les paramètres de sortie dans une procédure stockée.
Il est tout à fait possible d'écrire une procédure stockée qui ne prend pas de paramètres et ne renvoie rien non plus.
CREATE PROCEDURE PROC_SANS_PARAMETRES
AS
DECLARE VARIABLE sumb DECIMAL(12, 2);
DECLARE VARIABLE rdno CHAR(3);
DECLARE VARIABLE cnt INTEGER;Si on utilise plusieurs paramètres, ceux-ci sont séparés par des virgules.
CREATE PROCEDURE BLIN_INTERROGELIVRAISONS (
TYPO INTEGER,
SELECTIONARTICLES INTEGER,
FINANALYSE DATE,
SITEDEPART VARCHAR (12))
RETURNS (
RES_RF_COM INTEGER,
RES_RF_PRT VARCHAR (12),
RES_RF_SIT VARCHAR (12),
RES_DATEHEURE TIMESTAMP,
RES_QTE DECIMAL (9, 3),
RES_TYPEMVT VARCHAR (5))
ASToutes les variables sont locales. La notion de variable globale n'existe pas dans InterBase. Le seul moyen de passer des données d'une procédure à une autre est d'utiliser des paramètres ou de stocker ces données dans une table.
IV-B. Partie procédurale▲
Cette partie est appelée « body » dans la documentation officielle d'Interbase.
Le corps de la procédure commence toujours par BEGIN et se termine par END.
Entre le BEGIN et le END, les instructions sont séparées par des points-virgules.
On ne mettra jamais de point-virgule derrière un END ou un BEGIN. Les fans de pascal/delphi doivent se méfier.
Dans la même procédure, nous trouvons :
BEGIN
tot = 0;
SELECT budget FROM department WHERE dept_no = :dno INTO :tot;
SELECT count(budget) FROM department WHERE head_dept = :dno INTO :cnt;
IF (cnt = 0) THEN
SUSPEND;
FOR SELECT dept_no
FROM department
WHERE head_dept = :dno
INTO :rdno
DO
BEGIN
EXECUTE PROCEDURE dept_budget :rdno RETURNING_VALUES :sumb;
tot = tot + sumb;
END
SUSPEND;
ENDPour un premier essai, nous attaquons fort, car nous utilisons une procédure récursive.
Nous allons passer en revue quelques instructions élémentaires.
IV-B-1. L'affectation▲
L'affectation se fait à l'aide du symbole égal (=)
<Variable ou paramètre> = <Valeur ou Opération>IV-B-2. Les opérations arithmétiques▲
Pour les quatre opérations, on utilisera les quatre symboles traditionnels +,-,*,/
CREATE PROCEDURE TESTDECALCUL
RETURNS (
TEXTE CHAR (50),
NOMBRE FLOAT)
AS
BEGIN
TEXTE = 'Une addition 10 + 10 =' ;
NOMBRE = 10 + 10 ;
suspend;
TEXTE = 'Une soustraction 100 - 10 =' ;
NOMBRE = 100 - 10 ;
suspend;
TEXTE = 'Une multiplication 100 * 10 =' ;
NOMBRE = 100 * 10 ;
suspend;
TEXTE = 'Une autre multiplication 100 - 5 * 10 =' ;
NOMBRE = 100 - 5 * 10 ;
suspend;
TEXTE = 'Une division 100 / 10 =' ;
NOMBRE = 100 / 10 ;
suspend;
TEXTE = 'Une autre division 100 - 5 / 10' ;
NOMBRE = 100 - 5 / 10 ;
suspend;
ENDqui renvoie les valeurs suivantes
et qu'en déduisons-nous ?
Qu'InterBase respecte l'ordre naturel de priorité des opérations (multiplication et division avec addition et soustraction).
Bien sûr, l'utilisation des parenthèses est dans ce cas recommandée pour la lecture du code.
L'instruction SUSPEND, pour ceux qui ne l'ont pas encore deviné, permet de renvoyer des données à ce qui (une autre procédure stockée, un programme client, une instruction iSQL) appelle la procédure stockée. Chaque suspend renvoie la valeur des paramètres de sortie au moment de l'appel de l'instruction.
IV-B-3. Concaténation de chaînes de caractères▲
L'opérateur de concaténation dans les SQL d'InterBase est le double | (altgr+6 sur un clavier azerty standard)
Chaine1 = 'Developpez'
Chaine2 = '.com'
Resultat = Chaine1 || Chaine2Résultat contiendra, vous l'avez deviné, la chaîne ‘Developpez.com'.
IV-B-4. Utilisation de fonctions▲
En standard, InterBase est extrêmement pauvre en fonctions.
À ma connaissance, les seules fonctions utilisables sont :
- CAST pour transtyper une variable dans un autre type est dont la syntaxe est
CAST(Variable AS TypeInterBase)Où TypeInterBase désigne un type de données connu d'InterBase (pas un domaine)
Ainsi, Cast(VarEnt as DoublePrecision) transformera la variable VarEnt en réel double précision ;
- GEN_ID pour utiliser un générateur ;
- UPPER pour mettre en majuscules une chaîne de caractères.
L'utilisation d'UDF (fonctions externes) est donc fortement recommandée, sinon obligatoire.
IV-B-5. Transtypage▲
InterBase est relativement gentille et les acrobaties (d'aucuns diront les horreurs) du genre qui suit ne l'arrêtent pas
CREATE PROCEDURE TRANSTYPAGE
RETURNS (
TEXTE CHAR (50),
REEL FLOAT,
ENTIER INTEGER)
AS
BEGIN
TEXTE = '10' ;
REEL = 20;
ENTIER = TEXTE + REEL ;
SUSPEND;
ENDÀ l'exécution, la procédure stockée renverra :

Par contre, il y a quand même une justice, car
TEXTE = 'Un texte' ;
REEL = 20;
ENTIER = TEXTE + REEL ;
suspend;renvoie le message d'erreur
Conversion error from string "Un texte "Que nous n'avons pas volé.
IV-C. Utilisation des variables et des paramètres▲
Soit la procédure stockée suivante :
CREATE PROCEDURE VARIABLES
RETURNS (
NBRE INTEGER)
AS
DECLARE VARIABLE DEPT_NO CHAR(3);
BEGIN
DEPT_NO = '600';
SELECT COUNT(*)
FROM EMPLOYEE
WHERE DEPT_NO = DEPT_NO
INTO
:NBRE ;
SUSPEND ;
ENDExécutons-la, elle nous renvoie la valeur de 42, autrement dit la même chose que
Select count(*) from EMPLOYEEAlors que
Select count(*) from EMPLOYEE where dept_no = '600'Renvoie la valeur 2
Notez que si nous écrivons
Select count(*) from EMPLOYEE where dept_no = dept_noNous obtenons également 42 : nous cherchons en effet tous les employés qui ont un département égal à leur département, ce qui revient à chercher tous les employés ou encore à faire une recherche qui ne sert strictement à rien !
Alors que si nous écrivons et exécutons :
CREATE PROCEDURE VARIABLES
RETURNS (
NBRE INTEGER)
AS
DECLARE VARIABLE DEPT_NO CHAR(3);
BEGIN
DEPT_NO = '600';
SELECT COUNT(*)
FROM EMPLOYEE
WHERE DEPT_NO = :DEPT_NO
INTO
:NBRE ;
SUSPEND ;
ENDNous obtiendrons bien la valeur 2.
La seule chose qui a changé entre les deux procédures stockées et le : qui précède le second dept_no dans la condition
WHERE DEPT_NO = :DEPT_NOQui indique que le second dept_no est à considérer comme une variable et non comme la désignation de la colonne dept_no de la table employee.
Il est bien sûr évident que cet exemple (pervers) n'est là que pour vous éviter des erreurs cruelles à l'avenir.
Ne nommez pas vos variables comme des colonnes de la base et vous vous éviterez bien des ennuis ou alors faites-le en toute connaissance de cause.
Il faut noter qu'il est parfaitement possible de modifier dans une procédure stockée des paramètres d'entrée.
CREATE PROCEDURE VARIABLES_2 (
PARAM1 INTEGER,
PARAM2 INTEGER)
RETURNS (
NBRE INTEGER)
AS
BEGIN
PARAM1 = PARAM1 + 1;
PARAM2 = PARAM2 + 1;
NBRE = PARAM1 + PARAM2;
SUSPEND ;
ENDV. Instructions disponibles▲
Le langage est décrit dans le chapitre « Working with stored procedures » du manuel « Data definition Guide ».
À côté des langages évolués que nous avons l'habitude de manipuler, ce langage est pauvre. Ne nous en attristons pas, il n'en sera que plus vite appris.
Nous disposons de :
- une instruction pour itérer : WHILE … DO ;
- une instruction pour renvoyer des données à l'appelant de la procédure stockée : Suspend ;
- une instruction pour quitter la procédure (saute directement au END final) : EXIT ;
- une instruction de condition : IF … THEN … ELSE ;
- une instruction de lecture de données FOR <Instruction Select> DO ;
- une instruction de gestion d'erreur WHEN … DO
- une instruction pour lever une exception : EXCEP ;TION <Nom de l'exception>.
Et bien sûr, des instructions SQL qui suivent :
- Select
- Update
- Delete
- Insert
Nous avons vu plus haut la pauvreté des fonctions d'Interbase.
Les commentaires sont placés entre les symboles /* et */. Il va de soi que ne pas commenter ses procédures ne procure qu'un gain de temps minimal que vous paierez au centuple dans quelque temps (vous ne pourrez pas dire qu'on ne vous a pas prévenu)
/* Cette ligne est un commentaire */
/* Ces deux-là
également */V-A. L'itération et la condition▲
V-A-1. Itération avec WHILE…DO▲
Attention, les itérations qui permettent de traiter successivement les lignes renvoyées par une instruction Select sont traitées avec une instruction FOR (voir un peu plus loin dans la partie ‘utilisation de SQL).
La syntaxe de cette instruction est la suivante :
WHILE <Condition> DO
BEGIN
<Instruction 1> ;
<Instruction 2> ;
...
<Instruction n> ;
ENDCREATE PROCEDURE ITERATION (
NOMBRE INTEGER)
RETURNS (
VALEUR INTEGER)
AS
BEGIN
VALEUR = 0 ;
WHILE (VALEUR < NOMBRE) DO
BEGIN
VALEUR = VALEUR + 3;
END
SUSPEND;
ENDLa procédure qui précède permet par exemple de trouver le premier multiple de 3 supérieur ou égal au nombre passé en paramètre.
Notez que cette procédure stockée pourrait s'écrire ainsi :
CREATE PROCEDURE ITERATION (
NOMBRE INTEGER)
RETURNS (
VALEUR INTEGER)
AS
BEGIN
VALEUR = 0 ;
WHILE (VALEUR < NOMBRE) DO
VALEUR = VALEUR + 3;
SUSPEND;
ENDCar il n'y a qu'une seule instruction dans l'itération. On ne doit utiliser BEGIN et END que lorsqu'on a plusieurs instructions. Les mettre systématiquement est néanmoins une bonne idée, car cela permet de mieux comprendre la procédure.
Ainsi, les lignes qui suivent :
WHILE (VALEUR < NOMBRE) DO
BEGIN
VALEUR = VALEUR + 3;
VALEUR = VALEUR + 1;
ENDAjoutent 4 à la variable valeur à chaque itération
Alors que celles-ci :
WHILE (VALEUR < NOMBRE) DO
VALEUR = VALEUR + 3;
VALEUR = VALEUR + 1;Ajoutent 3 à chaque itération puis 1, une seule fois, quand elle est terminée, car seule l'instruction VALEUR = VALEUR + 3 est comprise dans l'itération
V-A-2. Condition avec IF … THEN … ELSE▲
D'usage beaucoup plus fréquent, elle obéit aux mêmes principes d'utilisation de BEGIN et END que la boucle WHILE.
/* Calcul du plus grand de 2 nombres */
IF (Param1 > Param2) THEN
Resultat = Param1 ;
ELSE
Resultat = Param2 ;Ce qui précède pourra aussi s'écrire ainsi :
/* Calcul du plus grand de 2 nombres */
IF (Param1 > Param2) THEN
BEGIN
Resultat = Param1 ;
END
ELSE
BEGIN
Resultat = Param2 ;
ENDet devra s'écrire obligatoirement ainsi s'il y a plus de deux instructions entre le if et le else ou après le else
/* Calcul du plus grand de 2 nombres */
IF (Param1 > Param2) THEN
BEGIN
Resultat = Param1 ;
Lequel = 'Premier' ;
END
ELSE
BEGIN
Resultat = Param2 ;
Lequel = 'Second' ;
ENDIl est bien sûr tout à fait possible d'imbriquer plusieurs IF.
IF (:PALIER1 IS NOT NULL) THEN BEGIN /* IL EXISTE UN PRIX SPÉCIFIQUE */
IF ((:PALIER3 IS NOT NULL) AND (QTETOTALE >= :PALIER3)) THEN
BEGIN
CLN_PRIX = PRIX3;
END ELSE BEGIN
IF ((:PALIER2 IS NOT NULL) AND (QTETOTALE >= :PALIER2)) THEN
BEGIN
CLN_PRIX = PRIX2;
END ELSE BEGIN
CLN_PRIX = PRIX1;
END
END
PRIXTROUVE = -1;
TYPETARIF = 1 ;
ENDV-A-3. Renvoi d'informations avec Suspend▲
L'instruction Suspend renvoie la valeur des variables contenues dans la clause Returns à l'appelant de la procédure stockée.
Ainsi, la procédure stockée qui suit
CREATE PROCEDURE AUCARRE
RETURNS (
CARRE SMALLINT)
AS
DECLARE VARIABLE NBRE SMALLINT;
/* Cette procédure stockée renvoie le carré des 10 premiers nombres */
BEGIN
NBRE = 0 ;
WHILE (NBRE < 10) DO
BEGIN
NBRE = NBRE + 1 ;
CARRE = NBRE * NBRE ;
SUSPEND ;
END
ENDRenvoie
alors que la procédure qui suit :
CREATE PROCEDURE AUCARRE_2
RETURNS (
NBRE SMALLINT,
CARRE SMALLINT)
AS
/* Cette procédure stockée renvoie le carré des 10 premiers nombres */
BEGIN
NBRE = 0 ;
WHILE (NBRE < 10) DO
BEGIN
NBRE = NBRE + 1 ;
CARRE = NBRE * NBRE ;
SUSPEND ;
END
ENDRenverra ce qui suit :
C'est donc ce qui est présent dans l'entête après l'instruction RETURNS qui conditionne ce qui est renvoyé à l'appelant.
V-B. Utilisation de commandes SQL▲
Toutes les commandes SQL d'Interbase (Select, Update, Insert, Delete) sont utilisables dans une procédure stockée.
Les commandes du langage de définition de données (Create, Alter) ne sont pas utilisables. Il n'est donc pas possible d'agir sur la structure de la base par l'intermédiaire d'une procédure stockée.
V-B-1. Select▲
On différenciera les commandes qui ne renvoient qu'une ligne de données (Singleton Select) par opposition à celles qui en renvoient plusieurs.
La ou les lignes renvoyées par une commande SQL Select doivent être stockées dans des variables préalablement déclarées.
Ainsi, la commande
SELECT COUNT(*) FROM EMPLOYEEsera utilisée comme suit pour récupérer la valeur dans la variable NBRE
SELECT COUNT(*) FROM EMPLOYEE INTO :NBRESi le Select renvoie plusieurs lignes, on écrira donc
FOR
SELECT
first_name,
last_name
FROM
EMPLOYEE
INTO
:Prenom,
:Nom
DO
BEGIN
/* Traitement d'une ligne */
END ;Ainsi, la procédure stockée qui suit renvoie tous les projets affectés à un employé dont le code est passé en paramètre.
CREATE PROCEDURE GET_EMP_PROJ (
EMP_NO SMALLINT)
RETURNS (
PROJ_ID CHAR (5))
AS
BEGIN
FOR SELECT proj_id
FROM employee_project
WHERE emp_no = :emp_no
INTO :proj_id
DO
SUSPEND;
ENDProcédure que pour ma part je préfère écrire comme suit afin d'éviter une mauvaise surprise…
CREATE PROCEDURE GET_EMP_PROJ (
EMP_NO SMALLINT)
RETURNS (
PROJ_ID CHAR (5))
AS
BEGIN
FOR SELECT proj_id
FROM employee_project
WHERE emp_no = :emp_no
INTO :proj_id
DO
BEGIN
SUSPEND;
END
ENDNotez que dans la ligne « … WHERE emp_no = :emp_no », le second :emp_no fait référence, ainsi que l'atteste les deux points au début de son nom, au paramètre d'entrée emp_no.
V-B-2. Update, Insert, Delete▲
L'utilisation des commandes Update, Insert, Delete ne présente pas de différence par rapport aux commandes SQL classiques, si ce n'est la possibilité d'utiliser des variables.
Nous allons écrire une procédure stockée qui va mettre à jour ou créer un client dans la table Customer selon que ce dernier existe ou non.
Si le pays du client n'existe pas, on le crée avec ‘Euro' comme devise.
La recherche de l'existence du client se fait sur le libellé du client (colonne Customer). Par simplification, on considère que deux clients ne peuvent pas avoir le même libellé.
La procédure doit renvoyer le code du client créé ou mis à jour et une rubrique indiquant si le pays a été créé. Les booléens n'étant pas gérés par interbase 6.0, on gère dans un entier avec vrai = -1 et faux = 0.
On est ici en présence d'une utilisation judicieuse d'une procédure stockée, car un seul appel permet de créer ou de mettre à jour des données dans deux tables distinctes, ce qui est bien sûr impossible à faire avec un seul ordre SQL.
CREATE PROCEDURE NOUVEAU_CLIENT (
NOMCLIENT VARCHAR (25),
PRENOMNOMCONTACT VARCHAR (15),
NOMCONTACT VARCHAR (20),
PAYS VARCHAR (10))
RETURNS (
CODECLIENT INTEGER,
PAYSCREE SMALLINT)
AS
/*
Rédacteur : Etienne Bar
Date de rédaction : 18/03/2004
Description :
Création d'un client ou mise à jour du nom du contact si
le client existe.
Création de la fiche pays si elle n'existe pas avec l'Euro
comme monnaie par défaut
*/
DECLARE VARIABLE LIBELLE_EXACT_PAYS VARCHAR(10) ;
BEGIN
/* Corps de la procédure */
/* Le pays existe-t-il ?
/* Pour la recherche, on met tout en majuscules, car InterBase est
sensible
à la casse */
PAYS = UPPER(PAYS);
SELECT COUNTRY
FROM COUNTRY
WHERE UPPER(COUNTRY) = UPPER(:PAYS)
INTO LIBELLE_EXACT_PAYS ;
/* On récupère le libellé du pays avec la casse correcte
pour le stocker dans la table client de manière correcte */
IF (LIBELLE_EXACT_PAYS IS NULL) THEN BEGIN
/* Création du pays */
INSERT INTO COUNTRY(COUNTRY, CURRENCY)
VALUES (:PAYS, 'EURO');
PAYSCREE = -1 ;
LIBELLE_EXACT_PAYS = PAYS ;
END ELSE BEGIN
PAYSCREE = 0;
END
/* Recherche du client : on considère qu'on ne peut pas avoir 2 clients
avec le même libellé. Dans le cas contraire, le code qui suit ne
fonctionnerait pas */
SELECT CUST_NO
FROM CUSTOMER
WHERE UPPER(CUSTOMER) = UPPER(:NOMCLIENT)
INTO :CODECLIENT ;
/* Le client existe, on le met à jour */
IF (CODECLIENT IS NOT NULL) THEN BEGIN
UPDATE CUSTOMER
SET CONTACT_FIRST = :PRENOMNOMCONTACT,
CONTACT_LAST = :NOMCONTACT,
COUNTRY =:LIBELLE_EXACT_PAYS
WHERE (CUST_NO = :CODECLIENT) ;
END ELSE BEGIN /* Le client est à créer */
/* Ititialisation du code grâce à un générateur */
CODECLIENT = GEN_ID(CUST_NO_GEN,1) ;
INSERT INTO CUSTOMER(
CUST_NO,
CUSTOMER,
CONTACT_FIRST,
CONTACT_LAST,
COUNTRY)
VALUES(
:CODECLIENT,
:NOMCLIENT,
:PRENOMNOMCONTACT,
:NOMCONTACT,
:LIBELLE_EXACT_PAYS
) ;
END
/* Il ne faut surtout pas oublier le suspend final
pour renvoyer le résultat de la procédure */
SUSPEND ;
ENDV-B-3. Mise à jour de données renvoyées par un select▲
Pour mettre à jour des données, on utilisera bien sûr une commande update, comme dans la procédure stockée qui suit et qui permet de remplacer les null par des espaces dans certains champs de la table customer.
CREATE PROCEDURE REMPLACE_NULL_PAR_ESPACES
AS
DECLARE VARIABLE CODECLIENT INTEGER;
DECLARE VARIABLE PRENOMCONTACT VARCHAR (15);
DECLARE VARIABLE NOMCONTACT VARCHAR (20);
DECLARE VARIABLE MAJ SMALLINT;
BEGIN
FOR /* Pour chaque ligne de la table customer */
SELECT
CUST_NO,
CONTACT_FIRST,
CONTACT_LAST
FROM
CUSTOMER
INTO
:CODECLIENT,
:PRENOMCONTACT,
:NOMCONTACT
DO
BEGIN
MAJ = 0; /* On ne fera la mise à jour que si nécessaire */
IF (PRENOMCONTACT IS NULL) THEN BEGIN
PRENOMCONTACT = ' ';
MAJ = -1;
END
IF (NOMCONTACT IS NULL) THEN BEGIN
NOMCONTACT = ' ';
MAJ = -1;
END
IF (MAJ = -1) THEN BEGIN
UPDATE CUSTOMER
SET CONTACT_FIRST = :PRENOMCONTACT,
CONTACT_LAST = :NOMCONTACT
WHERE (CUST_NO = :CODECLIENT) ;
END /* (MAJ = -1) */
END /* Pour chaque ligne de la table customer */
ENDV-B-4. Exécution de procédures stockées▲
V-C. Terminer une procédure stockée avant la dernière instruction▲
V-C-1. Fin d'exécution avec EXIT▲
L'instruction exit interrompt la procédure en cours.
V-C-2. Gestion d'erreurs avec la commande Exception▲
Il est possible de lever une exception dans une procédure stockée.
Cette exception doit avoir été préalablement créée à l'aide de l'instruction CREATE EXCEPTION. Comme il s'agit d'une instruction qui a un impact sur la structure de la base, une exception ne peut pas être créée dans une procédure stockée. On la créera donc au préalable.
CREATE EXCEPTION REAFFECTE_VENTES 'Cet employé a des ventes enregistrées dans la base de données'Et on l'utilisera comme suit dans une procédure stockée (rendons à César ce qui est à César : l'exemple qui suit n'est que la traduction – au niveau des commentaires – de la procédure DELETE_EMPLOYEE placée dans les exemples de la base)
CREATE PROCEDURE EFFACE_EMPLOYEE (
EMP_NUM INTEGER)
AS
DECLARE VARIABLE any_sales INTEGER;
BEGIN
any_sales = 0;
/*
Si des ventes sont affectées à cet employé,
on ne peut l'effacer avant d'avoir affecté les ventes à
un autre employé
*/
SELECT COUNT(PO_NUMBER)
FROM sales
WHERE sales_rep = :emp_num
INTO :any_sales;
IF (any_sales > 0) THEN
BEGIN
EXCEPTION REAFFECTE_VENTES;
END
/*
Si l'employé est un manager, modifier le département
*/
UPDATE department
SET mngr_no = NULL
WHERE mngr_no = :emp_num;
/*
Si l'employé est le chef d'un projet, mettre à jour le projet
*/
UPDATE PROJECT
SET team_leader = NULL
WHERE team_leader = :emp_num;
/*
Supprimer l'employé des projets auxquels il participe
*/
DELETE FROM employee_projecT
WHERE emp_no = :emp_nuM;
/*
Supprimer l'historique de l'employé
*/
DELETE FROM salary_history
WHERE emp_no = :emp_num;
/*
Supprimer l'employé de la table Employee
*/
DELETE FROM employee
WHERE emp_no = :emp_num;
ENDEt si on exécute cette procédure avec un employé ayant des ventes, on reçoit en réponse :
ce qui est bien l'effet escompté.
VI. Documentation officielle sur les procédures stockées▲
Dans la documentation officielle Interbase, vous trouverez d'autres informations (en anglais) sur les procédures stockées dans les ouvrages suivants :
|
Nom de l'ouvrage |
Nom et emplacement du fichier correspondant au livre |
Chapitre |
Pages |
Contenu |
|
Data Definition Guide |
…\InterBase\Doc\DataDef\DataDef.pdf |
Working with stored procédures |
135-174 |
Déclaration et écritures des procédures stockées |
|
Developer'Guide |
…\InterBase\Doc\DevGuide\DevGuide.pdf |
Working with stored procédures |
211-218 |
Utilisation et gestion des procédures stockées avec les produits Borland (Delphi, C++ Builder, JBuilder) |
|
Embedded SQL Guide |
…\InterBase\Doc\ EmbedSQL\EmbedSQL.pdf |
Working with stored procédures |
225-232 |
Utilisation des procédures stockées en C/C++ |
|
Language reference |
…\InterBase\Doc\LangRef\ LangRef.pdf |
Procédures and Triggers |
161-182 |
Manuel de référence |
VII. En conclusion▲
Ce document n'est qu'une introduction aux procédures stockées, il reste un certain nombre de choses à voir.
Je n'ai pas par exemple évoqué la gestion des erreurs.
Il va de soi que l'utilisation d'une procédure stockée implique d'avoir les privilèges adéquats pour l'utilisateur qui la lance sur les tables qu'elle manipule.
Enfin, il est à mon avis illusoire de vouloir écrire des procédures stockées imposantes sans un environnement de développement digne de ce nom. J'utilise pour ma part EMS IB Manager et j'en suis assez satisfait. Il en existe d'autres, je vous laisse faire votre choix.
Pour améliorer votre connaissance des procédures stockées, je vous conseille de regarder celles existant dans la base employée et de bien les comprendre.
Toutes vos remarques sont bien sur les bienvenues, je vous encourage à
Vous trouverez ici mes autres articles et une page rapide de présentation de mon activité de développeur indépendant









